Une baisse de taux qui met la pression sur la FED

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La Banque centrale de Nouvelle-Zélande a changé complétement son fusil d’épaule, non seulement en abaissant son taux, ce matin, mais en annonçant aussi d’autres baisses dans les prochains mois, adoptant une attitude totalement différente de celle de sa précédente réunion.

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La Banque centrale de Nouvelle-Zélande a changé complètement son fusil d’épaule, non seulement en abaissant son taux, ce matin, mais en annonçant aussi d’autres baisses dans les prochains mois, adoptant une attitude totalement différente de celle de sa précédente réunion.

Décision surprise

La Banque centrale de Nouvelle-Zélande a réduit son taux de 0.25% pour le porter à 5.25%, et a clairement laissé entendre qu’elle avait amorcé un mouvement durable de baisses des taux.

Selon ses prévisions, son taux directeur se situerait à 4.90% au quatrième trimestre 2024 et à 4.4% au deuxième trimestre 2025, alors qu’avant elle ne prévoyait de réduire ses taux qu’au milieu de l’année prochaine, le changement est notable.

Pour justifier ce changement depuis le mois de mai, le compte rendu de la réunion souligne que « avec un large éventail d’indicateurs suggérant que l’économie se contracte plus rapidement que prévu, les risques de baisse de la production et de l’emploi qui ont été soulignés en juillet sont devenus plus évidents ».

En plus, le fait que l’inflation a significativement reculé au cours des trois derniers mois à 3.3%, et qu’elle reviendra dans l’objectif au troisième trimestre, a aussi plaidé pour l’assouplissement.

Un coup de pouce ?

Cette décision renforce le sentiment que la FED va maintenant calquer ses pas avec ceux des autres Banques centrales dans les prochains mois.

Mais pour cela, elle a encore besoin de données manifestement, comme l’a encore rappelé le président de la FED d’Atlanta, Raphael Bostic. Il a constaté que la balance des risques entre l’inflation et le marché de l’emploi est plus proche de l’équilibre, mais il veut s’assurer que la FED ne réduise pas ses taux trop tôt, pour devoir les augmenter plus tard si l’inflation s’accélère à nouveau.

Et justement, à propos de données, nous allons être servis. Hier, les prix à la production aux États-Unis ont augmenté moins que prévu en juillet, le coût des services ayant connu sa plus forte baisse depuis près d’un an et demi.

L’indice des prix à la production a augmenté de 0.1% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui est passé de 2.7% en juin à 2.2% en juillet.

Les prix des services ont baissé de 0.2 %, la plus forte baisse depuis mars 2023, après avoir augmenté de 0.4 % en juin.

Mais si on prend l’indice des prix à la production, qui exclut l’alimentation, l’énergie et le commerce, il est passé de 3.2% en juin à 3.3% en juillet.

Ces chiffres ont cependant conforté le scénario de baisse des taux, ce qui a entrainé un recul du rendement des taux obligataires et en particulier celui à 2 ans, ce qui a poussé le dollar vers le bas en touchant le niveau de 1.10 par rapport à l’euro.

Cet après-midi, le chiffre d’inflation est attendu avec une certaine fébrilité. L’indice global devrait rester inchangé à 3%, alors que l’inflation sous-jacente devrait passer de 3.3% à 3.2%.

Et pour être complet, demain sera également publié, toujours aux Etats-Unis, le chiffre des ventes de détail, indicateur important pour prendre le pouls de la consommation, qui est le moteur de l’économie américaine.

Moral en berne

Sans surprise, le moral des investisseurs en Allemagne a fortement reculé et même plus que prévu comme l’a montré l’indice ZEW.

Après des indices PMI décevants qui ont montré que l’industrie allemande n’était pas encore sortie de l’ornière, le président de l’institut ZEW, n’a pu que constater que « les perspectives économiques se dégradent ».

La croissance en Allemagne ne pourra être assurée que par la consommation, ce qui ne compensera pas la faiblesse de l’industrie.

Le seul élément de soutien sera la baisse des taux de la part de la BCE dans les prochains mois.

Le Japon dans la tourmente

Alors que la hausse des taux, décidée par surprise par la BOJ, a ébranlé les marchés, à un point tel que le Parlement japonais a demandé au gouverneur de venir s’expliquer la semaine prochaine, le Premier ministre Fumio Kishida a annoncé qu’il quitterait ses fonctions en septembre, mettant fin à un mandat de trois ans.

« La politique ne peut fonctionner sans la confiance du public », a déclaré M. Kishida PLD ce matin. « Je vais maintenant me concentrer sur le soutien au nouveau chef du PLD en tant que membre de base du parti ».

Même si son bilan est bon, des affaires de corruption et la hausse de l’inflation expliquent sa décision. C’est lui cependant qui a nommé le gouverneur de la BOJ et qui a poussé à la fin de l’argent facile.

Cette annonce va encore augmenter la volatilité du yen, volatilité qui n’est pas sans conséquence sur les marchés comme nous l’avons vu la semaine passée, et qui influencera les décisions futures de la BOJ.

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