La nervosité est toujours de mise ce matin sur les marchés boursiers, mais preuve que la période des vacances exacerbe la volatilité, le Nikkei ce matin récupère pratiquement ce qu’il a perdu hier.
Une nervosité exacerbée
La nervosité est toujours de mise ce matin sur les marchés boursiers, mais preuve que la période des vacances exacerbe la volatilité, le Nikkei ce matin récupère pratiquement ce qu’il a perdu hier.
Nervosité
Je ne vais pas nier que la nervosité est de mise, mais il faut prendre un peu de recul sur l’amplitude des mouvements, comme je l’ai expliqué ce matin sur la Première à 7 h 10 ainsi que dans le journal de Canal Z hier, et pour d’autres médias comme le site du Trends et pour la Libre.
Que les valeurs technologiques, et en particulier celles liées à l’IA, fassent l’objet de prises de bénéfices et de dégagements après une certaine déception en l’absence de réels profits tangibles à ce stade n’a rien d’étonnant.
Comme je le soulignais hier, le chiffre du chômage aux Etats-Unis est un signal important qui presse la FED à ne plus tergiverser dans la baisse des taux, mais ce n’est pas encore le signe d’un atterrissage brutal.
Et hier d’ailleurs plusieurs membres de la FED se sont exprimés sur la question, même si un atterrissage en douceur demeure un exercice délicat.
La présidente de la FED de San Francisco, Mary Daly, a ainsi déclaré « nous sommes tout à fait ouverts à l’idée d’ajuster le taux directeur lors des prochaines réunions. La date et l’ampleur de l’ajustement dépendront des données économiques à venir, qui sont nombreuses avant la prochaine réunion de la FED à la mi-septembre ».
De son côté, Austan Goolsbee, président de la FED de Chicago, a rappelé un point essentiel concernant les marchés boursiers et sur le rôle de la FED en déclarant, « la loi ne dit rien sur le marché boursier ; elle parle de l’emploi et de la stabilité des prix ».
Sans pour autant nier qu’il faut que la FED soit vigilante, et que « si les mouvements du marché nous indiquent, sur une longue période, une décélération de la croissance, nous devrions réagir en conséquence. Si les chiffres de l’emploi sont plus faibles que prévu, mais qu’ils ne ressemblent pas encore à une récession, je pense qu’il faut se tourner vers l’avenir pour savoir où va l’économie et prendre les décisions qui s’imposent ».
Et justement
La publication de l’indice ISM des services aux Etats-Unis, hier, est venue relativiser quelque peu le chiffre du chômage et remettre en cause le scénario d’une récession.
Cet indice est passé de 48.8 en juin à 51.4, avec une hausse des commandes et de l’emploi en contradiction avec les chiffres de la semaine passée. Certes, le niveau du mois de juin était très faible et l’absence d’un rebond aurait été une mauvaise nouvelle. Mais les nouvelles commandes sont passées de 47.3 en juin à 51.1, ce qui reflète une demande solide.
Décision de la Banque centrale d’Australie
En laissant inchangés ses taux ce matin, elle vient aussi renforcer le sentiment qu’il n’y a pas d’urgence et que la situation économique n’est pas aussi catastrophique que cela, même s’il y a un ralentissement.
Le statu quo des taux s’explique parce qu’elle estime que, comme il y a moins de capacités inutilisées dans l’économie que ce qui avait été supposé précédemment, l’inflation de base diminuerait plus graduellement que prévu. Ce qui explique qu’elle table désormais sur une inflation sous-jacente qui devrait ralentir à 3.5 % d’ici la fin de l’année, contre 3.4 % précédemment. Elle devrait tomber à 2.9 % à la fin de 2025 et à 2.6 % à la fin de 2026, en sachant que la fourchette de son objectif est de 2 à 3%.
Et de tirer la conclusion que « toutes choses égales par ailleurs, ce point de départ d’un plus grand déséquilibre entre la demande et l’offre globales implique qu’il faudra plus de temps pour que l’inflation revienne à son niveau cible ».
Concernant la croissance, elle table sur une croissance de 1.7% pour la fin de cette année et de 2.6% d’ici juin 2025 contre 1.2% et 1.6% précédemment, et un taux de chômage à 4.4% en juin 2025 contre 4.1% actuellement.
Ces commentaires viennent rappeler que l’inflation n’a pas dit son dernier mot, même si le ralentissement de l’économie devrait y contribuer.
Et à propos de ralentissement
En Europe, après des indices PMI manufacturiers très décevants, en particulier en Allemagne, le salut ne viendra pas du secteur des services qui montre un certain ralentissement.
En effet, l’indice PMI des services pour la zone euro est passé de 50.9 en juin à 50.2 en juillet, ce qui a comme conséquence que l’indice composite est passé de 49.4 à 49.
L’espoir d’une reprise en Europe s’envole avec ce chiffre, ce qui renforce le scénario de baisses de taux de la part de la BCE. Et une FED qui accélèrerait le mouvement en septembre serait une excellente nouvelle pour la BCE, ce qui explique pourquoi le rendement du Bund 2 ans a suivi la tendance à la baisse des taux obligataires américains.