Les investisseurs sont à la recherche, pour le moment, du moindre indice qui pourrait renforcer le scénario d’une baisse des taux en juin, aussi bien de la part de la BCE que de la FED.
En attendant d’y voir plus clair
Les investisseurs sont à la recherche, pour le moment, du moindre indice qui pourrait renforcer le scénario d’une baisse des taux en juin, aussi bien de la part de la BCE que de la FED.
Indice pour la BCE
En plus du repli de l’inflation en zone euro, qui a nettement renforcé le scénario d’une baisse des taux en juin, est venu se greffer le recul des demandes de crédit.
Il ressort, en effet, d’une enquête de la BCE, qu’alors que les banques de la zone euro ont assoupli leurs conditions d’octroi de crédits, que la demande de prêts a continué de baisser.
L’enquête révèle que les banques ont fait état d’une baisse substantielle des demandes de crédit de la part des entreprises et d’une légère baisse des demandes de prêts hypothécaires.
Avec le constat de la BCE que « la hausse des taux d’intérêt, ainsi que la baisse des investissements fixes des entreprises et de la confiance des ménages, ont exercé une pression négative sur la demande de prêts ».
Et de rajouter « l’effet modérateur des décisions de la BCE en matière de taux directeurs attendus au cours des six prochains mois s’étend également sur la rentabilité globale des banques, avec une contribution modérément négative en matière de provisions et de dépréciations ».
Ce n’est évidemment pas cette information qui va inciter la BCE à baisser ses taux en juin. Verdict demain avec la conférence de presse de Christine Lagarde pour voir si elle annonce clairement ses intentions pour la suite. Mais bien évidemment, demain, la BCE laissera ses taux inchangés.
A propos de taux inchangés
Ce matin, la Banque centrale de Nouvelle-Zélande a laissé son taux inchangé à 5.5% et a précisé « la poursuite de la politique monétaire restrictive est nécessaire pour réduire l’inflation, tout en évitant une instabilité inutile de la production, de l’emploi, des taux d’intérêt et du taux de change ».
Voilà un communiqué qui pourrait venir renforcer la FED de ne pas se précipiter de baisser les taux, avec en plus la perspective de voir la RBNZ laisser ses taux inchangés au moins jusqu’au mois d’août.
Et la FED pourrait très faire sienne la nouvelle devise de la RBNZ à savoir « surveiller, s’inquiéter et attendre ».
Ce statu quo a légèrement renforcé le dollar néo-zélandais par rapport au dollar américain, mais par contre les taux obligataires n’ont pratiquement pas réagi.
Indice pour la FED
L’indice sera celui des prix à la consommation aux Etats-Unis, qui sera publié cet après-midi, avec une question cruciale de savoir si la désinflation se poursuit.
Il faudra se pencher attentivement sur les chiffres, car l’inflation globale aurait progressé de 0.3% d’un mois à l’autre pour passer en taux annuel de 3.2% à 3.4%, pas de désinflation donc.
Et l’inflation sous-jacente est attendue aussi en hausse de 0.3% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui passerait de 3.8% à 3.7%, une légère désinflation.
Si les chiffres sortent comme prévu, l’expectative restera de mise, par contre, des chiffres moins bons éloigneront définitivement la perspective d’une baisse des taux en juin.
Avertissement
Fitch a revu, à la baisse, les perspectives de la note de la Chine, à négatives, tout en confirmant pour le moment le rating de A+.
Pour justifier cette décision, que les autorités chinoises disent regretter, Fitch s’inquiète de l’état des finances publiques et prévoit que le déficit des administrations publiques atteindra 7.1 % du produit intérieur brut en 2024, contre 5.8 % en 2023, soit le niveau le plus élevé depuis les 8.6 % enregistrés en 2020.
Et à contrario du FMI, il a revu à la baisse le chiffre de croissance pour cette année à 4.5% contre 5.2% l’année passée, en précisant que « la révision des perspectives reflète les risques croissants pour les finances publiques de la Chine alors que le pays est confronté à des perspectives économiques plus incertaines dans le cadre d’une transition d’une croissance basée sur l’immobilier vers ce que le gouvernement considère comme un modèle de croissance plus durable ».
Rappelons qu’en décembre, Moody’s a émis un avertissement de dégradation de la note de crédit de la Chine, mettant aussi en avant les niveaux d’endettement et la crise de l’immobilier.
A propos de dette
Même si l’on sent un léger frémissement de reprise en zone euro, le quatrième trimestre 2023 et ce début d’année ont été marqués par un sérieux ralentissement, qui a obligé les gouvernements de revoir leurs prévisions.
Cela a été le cas en France, et c’est aussi le cas en Italie, où le gouvernement ne table plus que sur un taux de croissance de 1% pour cette année contre 1.2% en septembre, ce qui demeure encore optimiste par rapport aux institutions internationales.
Malgré cette révision, le gouvernement table toujours sur un déficit budgétaire de 4.3% cette année, après un fameux dérapage qui l’a projeté à 7.2% en 2023.
Concernant la dette, elle est estimée à 137.8% du PIB cette année, contre 137.3% en 2023, et continuerait de grimper à 138.9% en 2025 et 139.8% en 2026.
Il faudra évidemment voir comment ces prévisions seront analysées par la Commission dans le cadre des nouvelles normes de contrôle des finances publiques. Mais pour le moment, ces annonces n’ont aucun impact sur le différentiel de taux entre le Bund 10 ans et l’obligation italienne sur la même période.
“L’enquête révèle que les banques ont fait état d’une baisse substantielle des demandes de crédit de la part des entreprises”: Est-ce que ce sont vraiment les demandes qui diminuent ou les conditions drastiques imposées par les banques qui dissuadent les entreprises de perdre leur temps à introduire un dossier ??
Bonjour,
D’après les commentaires de la BCE, c’est bien une diminution des demandes de la part des entreprises qui est constatée, même s’il est toujours compliqué de parfois faire la part des choses.