La baisse des taux s’éloigne aux Etats-Unis

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Un chiffre résume à lui seul le changement de perception après la publication des chiffres du chômage aux Etats-Unis, la probabilité d’une baisse des taux en juin est tombée à 49.1%.

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Un chiffre résume à lui seul le changement de perception après la publication des chiffres du chômage aux Etats-Unis, la probabilité d’une baisse des taux en juin est tombée à 49.1%.

Chiffres du chômage

Je titrais le 2 avril dernier, « l’incroyable robustesse de l’économie américaine », et je pourrais reprendre ce titre ce matin après la publication des chiffres du marché de l’emploi vendredi.

Et c’est d’abord cela qu’il faut retenir, que l’économie américaine a commencé l’année en pleine forme et c’est aussi ce qu’ont retenu les marchés boursiers.

Les chiffres maintenant. Le taux de chômage a baissé à 3.8% en mars contre 3.9% en février, ce qui fait que ce taux de chômage est resté inférieur à 4 % pendant 26 mois consécutifs, soit la plus longue période de ce type depuis la fin des années 1960.

Les créations d’emploi n’ont pas été de 200.000, mais de 303.000 en mars, ce qui fait que ces créations d’emplois au premier trimestre se sont élevées en moyenne à 276.000 par mois, contre 212.000 pour le quatrième trimestre 2023.

Et autre preuve de la solidité de ce marché de l’emploi, environ 59.4 % des industries ont créé des emplois le mois dernier, apaisant ainsi les craintes d’une concentration de l’emploi dans un trop petit nombre de secteurs.

Dernier indicateur important pour la FED, le salaire horaire moyen a augmenté de 0.3% d’un mois à  l’autre, soit un taux annuel à 4.1% contre 4.3% en février.

Réactions

La bourse américaine a bien réagi, car ces chiffres montrent la très bonne tenue de l’économie américaine, ce qui devrait se refléter dans les bénéfices des entreprises.

Et assez logiquement, comme la perspective d’une baisse des taux en juin s’éloigne et que l’ampleur de la baisse sur l’ensemble de l’année se réduit, les rendements obligataires ont poursuivi leurs mouvements de hausse. Le rendement du Treasury 10 ans a ainsi pris 0.10% sur la seule journée de vendredi.

Les réactions sont également venues de membres de la FED, qui sont venus rejoindre les propos de leurs collègues, renforcés par ces chiffres du chômage.

Ainsi, Michelle Bowman, gouverneure de la FED, a estimé que « nous n’en sommes pas encore au point où il serait approprié d’abaisser le taux directeur, et je continue à voir un certain nombre de risques à la hausse pour l’inflation ».

Et de rajouter, « bien qu’il ne s’agisse pas de ma perspective de base, je continue à voir le risque que, lors d’une prochaine réunion, nous devions augmenter davantage le taux directeur si les progrès en matière d’inflation s’arrêtent ou même s’inversent ».

Sans aller si loin, Lorie Logan, présidente de la FED de Dallas, a déclaré « je pense qu’il est beaucoup trop tôt pour envisager une baisse des taux d’intérêt ».

Si les chiffres d’inflation, qui seront publiés ce mercredi, sont conformes aux prévisions, à savoir une inflation globale qui passerait de 3.2% à 3.4%, le scénario d’une baisse des taux en juin sera réduit quasiment à néant.

D’autant plus que …

La hausse du prix du baril pourrait avoir comme conséquence que l’effet de base positif observé ces derniers mois ne s’inverse.

Et aussi parce que l’’indice des prix mondiaux de la FAO a rebondi en mars après avoir atteint son niveau le plus bas en trois ans, stimulé par des augmentations des prix des huiles végétales, de la viande et des produits laitiers.

Pas d’amélioration en Allemagne

Alors que l’indice PMI de la construction s’était légèrement repris en Allemagne, il est reparti à la baisse en mars.

Le principal frein à l’activité de l’ensemble de l’industrie est resté le secteur du logement, où les niveaux de production ont fortement diminué, mais les projets commerciaux ont également chuté.

Les entreprises de construction allemandes sont restées profondément pessimistes quant aux perspectives d’activité pour les 12 prochains mois en mars, citant un contexte économique et politique difficile.

Les nouvelles commandes ont continué à chuter fortement à la fin du premier trimestre, la demande étant limitée par une combinaison de conditions financières strictes, de prix élevés et d’incertitude du marché.

Pour compléter le tableau, les commandes industrielles allemandes ont augmenté plus lentement que prévu en février, montrant que la faiblesse de la demande dans le secteur manufacturier continue de peser sur la plus grande économie d’Europe.

Elles n’ont augmenté que de 0.2%, et en plus cette hausse est due à quelques grosses commandes sans lesquelles le chiffre aurait été négatif.

Les commandes industrielles nationales ont augmenté de 1.5 % au cours du mois, tandis que les commandes étrangères ont diminué de 0.7 %, avec en particulier, une forte chute des commandes en provenance de la zone euro qui ont baissé de 13.1 % sur le mois.

Et les chiffres de production industrielle attendus ce matin ne devraient pas rassurer puisque l’on attend une hausse mensuelle de 0.3% contre un taux de 1% en février.

L’économie allemande aura dès lors commencé l’année sur une contraction de son PIB, quel contraste par rapport à l’économie américaine.

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