Nous voilà avec un nouveau mantra en Chine, imaginé par Xi Jinping, et repris maintenant par tous les organes officiels, les « nouvelles forces productives ».
A chacun son mantra
Nous voilà avec un nouveau mantra en Chine, imaginé par Xi Jinping, et repris maintenant par tous les organes officiels, les « nouvelles forces productives ».
La pensée de Xi Jinping
Derrière ce mantra, « nouvelles forces productives », se retrouve le développement des véhicules électriques, des nouveaux matériaux, des vols spatiaux commerciaux, de la technologie quantique et des sciences de la vie.
Et cette expression est portée aux nues, au point qu’elle a été inscrite dans la pensée de Xi Jinping, et dès lors un élément central de la doctrine du parti communiste.
Reste à savoir comment mettre en place cette vision, et c’est là clairement que le doute s’installe, comme je l’ai souligné dans des interviews données hier au Trends, à l’Echo et pour le Brief de l’Echo.
Ce nouveau mantra a également été repris par la Commission nationale du développement et de la réforme, l’agence de planification de l’État chinois.
Petite reprise
En zone euro, si on se base sur l’indice PMI des services, qui est passé de 48.4 en janvier à 50.2 en février.
Même si l’indice composite demeure en territoire négatif, à 49.2 contre 47.9, à cause du secteur manufacturier, il s’agit de son niveau le plus élevé depuis juin de l’année passée.
Dans le détail, pour l’indice des services, plusieurs sous-indices sont encourageants, comme celui des nouvelles commandes, et également l’indice de l’emploi qui a atteint son plus haut niveau sur huit mois à 52.7 contre 51.2.
Par contre, et à la veille de la réunion de la BCE, des signes de tensions inflationnistes se sont manifestés et l’indice des prix à la production a progressé à son plus haut niveau depuis neuf mois à 54.4 contre 54.2.
Evidemment que tout cela ne va pas entrainer de changement de la part de la BCE concernant les taux d’intérêt, mais c’est un signal encourageant d’une petite reprise qui interviendrait plus vite que prévu.
Dans les éléments positifs, il faut aussi souligner l’annonce hier de la Commission européenne de vouloir mettre en place un nouveau programme d’un montant de 1.5 milliard d’euros pour l’industrie de la défense, qui serait financé par le budget de l’UE pour la période 2025-2027.
Le communiqué de la Commission résume son ambition, « pour accroître l’état de préparation de l’industrie européenne dans le domaine de la défense, les États membres doivent investir davantage, mieux, ensemble et européens ».
La Commission propose que dans le cadre de ce nouveau programme, les 27 Etats membres s’engagent à acquérir au moins 40% des équipements de défense de manière collaborative d’ici à 2030 et privilégient les achats européens.
Même si c’est le budget européen qui devrait financer ce programme, la Commission propose d’utiliser aussi une partie des bénéfices réalisés sur les avoirs russes gelés depuis la guerre en Ukraine.
Et elle a été plus loin en demandant à la Banque européenne d’investissement de modifier sa politique afin de lui permettre de financer des projets de défense.
En effet, jusqu’à présent, les dépenses militaires et de défense sont explicitement exclues de la liste des activités pouvant être financées par la BEI. Ce qui a incité la Commission à publier l’appel suivant « la Commission invite les organes directeurs du groupe BEI à adapter les exclusions relatives à la défense dans les politiques de prêt du groupe BEI. Cela permettrait à la BEI de soutenir la production d’équipements militaires et, plus généralement, l’industrie européenne de la défense”.
Ce changement serait tout sauf anodin, car la BEI est la plus grande institution financière multilatérale au monde en termes d’actifs et le plus grand prêteur multilatéral, avec des prêts décaissés et promis de 562 milliards d’euros en 2022, contre 171 milliards de dollars pour la Banque mondiale.
Le mantra de Powell
Alors que l’on attend les chiffres sur le marché de l’emploi aux Etats-Unis ce vendredi, qui devraient montrer qu’il reste solide, Powell va aussi nous dérouler son mantra devant le Congrès.
Son mantra est que la FED doit se donner du temps avant de baisser les taux, et surtout qu’elle ne doit pas le faire trop vite, car le marché de l’emploi demeure solide, et surtout que l’inflation ne recule que lentement.
Et son message pourrait ressembler à celui de Bostic dont je faisais référence hier. Tout en sachant que la FED va avoir une pression de plus en plus forte du monde politique pour baisser ses taux rapidement en vue de satisfaire les électeurs. Et Trump en premier, lui qui a déjà annoncé qu’il ne reconduirait pas Powell dans sa fonction.
La Banque centrale du Canada se réunit cet après-midi et devrait laisser ses taux inchangés à 5%, tout en laissant entendre qu’elle devrait encore les maintenir en l’état un certain temps, ce qui n’empêche pas le rendement à 2 ans de reculer, comme un peu partout d’ailleurs.