La question cruciale de l’évolution des salaires

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La question de la hausse des salaires et de leur répercussion sur l’inflation est pour le moment le centre d’attention des Banques centrales, d’où l’importance des minutes de leurs dernières réunions.

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La question de la hausse des salaires et de leur répercussion sur l’inflation est pour le moment le centre d’attention des Banques centrales, d’où l’importance des minutes de leurs dernières réunions.

Minutes des réunions

Alors que l’on attend celles de la FED cet après-midi et celles de la BCE demain, celles de la Banque centrale d’Australie ont été publiées hier.

Sans surprise, elle veut encore se donner du temps, avant d’exclure … une nouvelle hausse des taux d’intérêt. En effet, il n’est pas encore question de se donner du temps pour baisser les taux, car lors de sa réunion des 5 et 6 février derniers, la Banque centrale a envisagé de relever ses taux de 0.25%.

Le comité s’est abstenu compte tenu des progrès accomplis en matière d’inflation et du fait que le marché du travail se détendait plus rapidement que prévu.

Dans ce contexte, on comprend aisément qu’elle ne va pas procéder rapidement à une baisse des taux et que cette dernière n’est pas attendue avant septembre dans le meilleur des cas.

Mais pour cela, il faut que l’inflation revienne dans l’objectif de 2 à 3%, alors qu’elle se situait à 4.1% au quatrième trimestre, et il faut que le marché de l’emploi continue de se détendre.

Or, ce matin, le Bureau australien des statistiques a annoncé que les salaires avaient augmenté à un rythme annuel le plus rapide depuis 15 ans au quatrième trimestre. Soit une hausse de 0.9% d’un trimestre à l’autre, après une hausse de 1.3% au troisième trimestre, et dès lors un taux annuel qui s’établit à 4.2% contre 4.1%.

Même si entre temps, le marché de l’emploi a montré des signes de détente en janvier, la Banque centrale d’Australie va se laisser du temps avant de baisser ses taux, mais ne devrait par contre plus les relever.

A propos des salaires

Comme la BCE a indiqué que les salaires sont désormais la variable la plus importante pour déterminer le moment de la baisse des taux, tous les regards étaient tournés vers leur évolution.

Selon les données publiées par la BCE, hier, la croissance des salaires a ralenti à 4.46% au quatrième trimestre, contre 4.69% au trimestre précédent, qui était le niveau le plus élevé depuis que ces données sont collectées en 2005.

Ce chiffre demeure bien trop élevé, et la BCE attend dès lors les données qui seront publiées en avril sur l’évolution des salaires au premier trimestre de cette année. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle pourra indiquer si elle baisse les taux ou si elle est encore contrainte d’attendre une confirmation d’une réelle décrue de ces derniers.

Pas déraisonnable

Il n’est pas déraisonnable de penser que les Banques centrales vont commencer à baisser leurs taux au début de l’été, pour la BCE et la FED, après avoir bien fait lanterner les marchés, ce qui explique la remontée des taux à 2 ans depuis le début de l’année.

Concernant, la BoE, son gouverneur a déclaré, « le marché incarne essentiellement dans la courbe que nous réduirons les taux d’intérêt au cours de cette année. Nous n’approuvons pas la courbe du marché. Nous ne faisons pas de prédiction sur la date ou l’ampleur de la baisse des taux. Mais… il n’est pas déraisonnable que le marché le pense ».

Il s’est montré aussi plus optimiste sur l’évolution de l’économie dans les prochains mois en déclarant, « nous pensons que l’économie montre déjà des signes distincts de reprise. On a beaucoup insisté sur la récession, mais pas autant sur le fait que l’économie est solide, en particulier sur le marché du travail, mais aussi sur les revenus des ménages ».

Le gouverneur adjoint Ben Broadbent ainsi que Megan Greene, un autre membre externe du Comité de politique monétaire, se sont joints à ces propos plus encourageants.

Et surtout, tiens on y revient, ils ont déclaré qu’ils pensaient que la croissance des salaires serait plus faible dans les mois à venir, à mesure que l’inflation ralentirait.

Toujours à propos des salaires

Alors que l’économie polonaise est impactée par la faiblesse de l’économie allemande, qui pèse sur sa production industrielle, la forte baisse de l’inflation devrait par contre permettre une reprise de la consommation.

Grâce en partie à la hausse du salaire minimum, les salaires dans les entreprises ont augmenté de 12.8% en janvier, avec en plus une confirmation d’une reprise de la croissance de l’emploi.

Ce qui a fait dire au ministre polonais des Finances, Andrzej Domanski, que la croissance cette année devrait être de 3%, et que la consommation privée jouerait un rôle essentiel.

Cela rejoint les perspectives de la Commission européenne, qui dans ses dernières prévisions concernant l’UE, estimait que « l’activité économique dans l’UE devrait à nouveau connaître une accélération progressive cette année. À mesure que l’inflation continue de ralentir, les salaires réels augmenteront. Parallèlement à un marché du travail résilient, les consommateurs devraient dépenser davantage ».

Cependant, l’Europe doit s’interroger sur la faiblesse de sa productivité par rapport à celle aux Etats-Unis ces dernières années, avec une très nette dégradation observée depuis la guerre en Ukraine. J’évoquais cette divergence de situation entre les Etats-Unis et l’Europe pour Canal Z hier soir et on n’a pas fini d’en parler.

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