Une fois encore, la faiblesse du yen permet au Nikkei de terminer en forte hausse, dans l’attente du chiffre d’inflation aux Etats-Unis.
Expectative sur l’inflation aux Etats-Unis
Une fois encore, la faiblesse du yen permet au Nikkei de terminer en forte hausse, dans l’attente du chiffre d’inflation aux Etats-Unis.
Nikkei
Un yen qui frôle le seuil des 150 par rapport au dollar, suite à une BOJ qui n’est pas pressée de mettre un terme à sa politique monétaire ultra accommodante, et une FED pas pressée de baisser ses taux.
Et il n’en faut pas plus pour que le Nikkei termine en forte hausse ce matin, signe de nouveaux niveaux qui n’ont plus été vus depuis 1990 et en affichant une hausse de plus de 10% depuis le début de l’année.
Chiffre d’inflation
Une certaine prudence sera par contre de mise en Europe dans l’attente du chiffre d’inflation aux Etats-Unis, qui est attendu à 2.9% en janvier contre 3.4% en décembre, et à 3.7% contre 3.9% pour l’inflation sous-jacente. Mais il n’est pas exclu que ce chiffre soit finalement plus haut, ce qui pourrait provoquer une certaine tension dans les marchés.
En attendant, la FED de New York a publié, hier, son enquête de janvier sur les attentes des consommateurs sur l’ évolution de l’inflation. Selon cette enquête, les attentes en terme d’inflation dans un an et dans cinq ans sont restées inchangées à 3 % et 2.5 %, respectivement, tandis que l’inflation dans trois ans est tombée à 2.4 %, la plus faible depuis mars 2020, par rapport à 2.6 % en décembre.
Dans le détail, l’enquête montre que les personnes interrogées en janvier continuaient de s’attendre à ce que les prix de l’immobilier augmentent de 3 %. Et concernant l’état du marché de l’emploi, ils prévoient une croissance des salaires de 2.8 % à un an, ce qui est supérieur aux 2.5 % de décembre.
Nouvelle inquiétude en Allemagne
Après le secteur immobilier résidentiel, c’est au tour du secteur immobilier commercial de fortement corriger.
En effet, les prix de l’immobilier commercial allemand ont chuté de 12.1 % au cours des trois derniers mois de 2023 par rapport à l’année précédente, ce qui représente la plus forte baisse jamais enregistrée.
Sur l’ensemble de l’année, les prix de l’immobilier commercial ont chuté de 10.2 %, accélérant leur déclin après de légères baisses de moins d’un pour cent en 2022 et 2021.
C’est évidemment une mauvaise nouvelle, car rien n’indique une amélioration en ce début d’année, et la perspective de voir la BCE laisser ses taux inchangés pour encore un moment ne va pas aider le secteur.
Ils insistent
Après le gouverneur, c’est au tour de l’économiste de la Banque centrale d’Australie de mettre en garde sur l’évolution de l’inflation. Il a déclaré que l’inflation ne devrait pas revenir dans la fourchette de 2 à 3% avant la fin de 2025 et qu’elle n’atteindrait pas le point médian de 2.5% avant 2026.
Tout en reconnaissant que « je tiens à souligner que les prévisions à si long terme sont entachées d’une grande incertitude », Marion Kohler, a ajouté « nos prévisions reflètent notre attente que la croissance économique modérée équilibrera la demande et l’offre de biens et de services dans l’économie et que les conditions du marché du travail s’assoupliront pour se situer à des niveaux compatibles avec un plein emploi durable ».
Concernant le taux de chômage, qui est actuellement de 3.9%, il le voit augmenter et atteindre un taux de 4.4% en 2025, ce qui resterait un niveau très bas.
On le voit, la prudence est de mise et les Banques centrales ne veulent décidemment pas prendre le risque de relâcher trop tôt les conditions monétaires.
Cette prudence ne devrait cependant pas empêcher un scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie selon la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Elle a en effet déclaré « nous sommes très confiants dans le fait que l’économie mondiale est maintenant prête pour cet atterrissage en douceur dont nous rêvons ». Et de rajouter, concernant les Etats-Unis, « je m’attends à ce que, d’ici le milieu de l’année, les taux d’intérêt aillent dans le sens de l’inflation qui se poursuit depuis l’année dernière ».
Economie russe
Kristalina Georgieva s’est aussi exprimée sur la situation économique en Russie, et elle estime que l’économie russe devrait connaitre des difficultés à l’avenir, car l’exode déclenché par la guerre en Ukraine et le manque d’accès à la technologie mettront l’activité sous pression.
Si l’économie s’est fortement tassée en 2022 (-1.2%), elle a connu une forte reprise en 2023 de 3.6% et le FMI table sur un taux de 2.6% cette année, portée uniquement par la production d’armes et de munitions financée par l’État.
Ce qui a fait dire à Georgieva, « c’est à peu près ce à quoi ressemble l’Union soviétique : un niveau élevé de production et un faible niveau de consommation ».
La croissance est portée uniquement par l’effort de guerre, ce qui lui fait dire que « si ce chiffre (2,6%) semble être bon, il masque des problèmes plus importants ». Mais évidemment le danger c’est que cela pourrait encore pousser Poutine à aller plus loin après les derniers propos de Trump, sur lesquels j’ai été interrogé pour Canal Z hier.