Il règne une certaine confusion

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Le résultat du vote lors du Comité de la Banque centrale d’Angleterre, hier, est à l’image de l’état d’esprit des marchés finalement, à savoir une grande confusion.

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Le résultat du vote lors du Comité de la Banque centrale d’Angleterre, hier, est à l’image de l’état d’esprit des marchés finalement, à savoir une grande confusion.

Réunion de la BoE

En effet, lors de ce Comité, six membres ont voté pour le statut quo, deux ont voté pour une hausse des taux de 0.25%, et un a voté pour une baisse de 0.25%.

Je ne vais pas dire que plus divisé que cela c’est compliqué, mais presque, et cela reflète totalement l’expectative dans laquelle se trouvent les Banques centrales pour le moment.

Avec en particulier, pour la FED, un nouveau sujet de préoccupation concernant des inquiétudes pour la santé des banques régionales, avec en particulier la situation de la New York Community Bancorp. Cette dernière, qui a fait état de tensions dans son portefeuille immobilier commercial, a dévissé en bourse, entrainant une chute de l’indice des banques régionales, et un recul très net des rendements obligataires, ces dernières servant de valeur refuge.

Pour revenir à la Banque d’Angleterre, elle est également dans une position d’attente comme l’a souligné son gouverneur Andrew Bailey, « nous avons besoin de plus de preuves que l’inflation est prête à tomber jusqu’à l’objectif de 2 %, et à y rester, avant de pouvoir baisser les taux d’intérêt ».

Mais elle a par contre abandonné toute référence à la possibilité d’un nouveau resserrement, comme les autres Banques centrales, elle s’est bien abstenue de donner la moindre indication sur la durée de la période sans changement de taux, déclarant qu’elle « réexaminerait la durée pendant laquelle le taux d’escompte devrait être maintenu à son niveau actuel ».

Il faut dire que l’exercice est délicat, car selon ses prévisions, l’inflation devrait revenir à 2% au cours du deuxième trimestre de cette année, mais qu’elle repassera au-dessus des 2% au troisième trimestre et ne reviendra pas à l’objectif avant la fin 2026, alors que la BoE avait précédemment tablé sur un retour en 2025.

Comme prévu

La Banque centrale suédoise a laissé ses taux inchangés à 4%, tout en déclarant « si les perspectives d’inflation restent favorables, la possibilité d’une réduction du taux directeur au cours du premier semestre de l’année ne peut être exclue ».

Elle pourrait dès lors calquer ses décisions sur celles de la BCE avec une première baisse de taux en juin et un taux qui terminerait l’année à 3%.

Cette perspective a peu pesé sur la couronne suédoise, dans un contexte marqué aussi par le net ralentissement de l’économie.

Mais même si elle n’a pas bougé ses taux, la Banque centrale a quand même un peu resserré les conditions du crédit, car elle a décidé d’augmenter le rythme de réduction de la taille de son bilan.

Même incertitude

Pour la BCE, comme pour la BoE, sur la trajectoire de l’inflation. Et les chiffres sur l’inflation publiés hier n’ont rien arrangé.

L’inflation dans la zone euro a bien baissé, comme prévu, le mois dernier, mais les pressions sous-jacentes sur les prix ont diminué moins que prévu, ce qui devrait renforcer l’argument de la BCE selon lequel les réductions de taux ne devraient pas être précipitées.

Le taux d’inflation global est passé de 2.9% en décembre à 2.8% en janvier, mais l’inflation sous-jacente n’a baissé qu’à 3.3% contre 3.4% en décembre. Et ce très faible recul s’explique par le fait que l’inflation des services est restée stable à 4.0 %, ce qui témoigne de la persistance des pressions sur les prix, en particulier sur les salaires.

Ces chiffres ont relancé les paris sur une baisse des taux en mars, scénario qui n’est nullement envisagé par la BCE, car comme l’a rappelé Christine Lagarde la semaine passée, ils n’ont absolument pas discuté de baisse de taux lors de leur réunion.

Les chiffres de l’emploi

Cet après-midi seront publiés les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis, qui devraient en principe confirmer que la baisse des taux n’aura pas lieu en mars, comme je l’évoquais hier sur Canal Z.

On attend en effet, 180.000 créations d’emploi contre 216.000 en décembre, un taux de chômage qui passerait de 3.7% à 3.8%, mais surtout, le salaire horaire moyen est attendu en hausse de 0.3 % en janvier, après avoir progressé de 0.4 % en décembre, soit une augmentation annuelle des salaires qui resterait inchangée à 4.1 %.

Ce dernier chiffre est bien supérieur à sa moyenne d’avant la pandémie et à la fourchette de 3.0 % à 3.5 % considérée comme compatible avec l’objectif d’inflation de 2 % de la FED.

Mais la FED tiendra aussi compte que l’indice ISM manufacturier montre que l’industrie a probablement touché le creux et qu’elle se stabilise, mais surtout que les prix dans les usines sont repartis à la hausse.

Si l’indice global est resté en-dessous des 50, mais en nette hausse en passant de 47.1 à 49.1, par contre le sous-indice des prix a fait un sérieux rebond passant de 45.2 à 52.9.

Et les délais de livraison se sont rallongés avec un indice qui est passé de 47 à 49.1, suite à des retards causés par les tempêtes hivernales, mais également suite aux attaques des Houthis qui ont perturbé les chaînes d’approvisionnement.

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