L’Allemagne n’est pas à l’abri d’une récession en 2024

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On se console comme on peut, l’Allemagne a évité la récession technique sur la dernière partie de l’année grâce à une croissance à zéro au troisième trimestre, mais est en récession sur l’ensemble de l’année.

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On se console comme on peut, l’Allemagne a évité la récession technique sur la dernière partie de l’année grâce à une croissance à zéro au troisième trimestre, mais est en récession sur l’ensemble de l’année.

Récession en Allemagne

Sur l’ensemble de l’année, le produit intérieur brut a reculé de 0.3% en Allemagne, sans malheureusement de grande surprise.

Avec le constat posé par Ruth Brand, présidente du l’Office fédéral de la statistique, que « malgré la récente baisse des prix, les prix sont restés élevés à toutes les étapes du processus économique et ont freiné la croissance économique. Les conditions de financement défavorables dues à la hausse des taux d’intérêt et à la faiblesse de la demande intérieure et extérieure ont également eu des conséquences néfastes ».

Malgré ce piètre résultat, le PIB est 0.7% plus élevé en 2023 qu’en 2019.

Sans surprise, sur l’ensemble de l’année, l’industrie a diminué de 2%, la construction se maintient à peine avec une croissance modeste de 0.2%, et la consommation a reculé de 0.8%.

Les exportations nettes ont sauvé la mise, mais parce que les importations ont enregistré une contraction de 3% et les exportations également une contraction mais que de 1.8%.

Sur le dernier trimestre, le PIB a reculé de 0.3% après avoir stagné au troisième trimestre, ce qui permet de déclarer que l’Allemagne a évité la récession technique, à savoir deux trimestres successifs négatifs.

Tout cela n’a pas empêché, le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, de déclarer « il est trop tôt pour parler de baisses de taux, l’inflation est trop élevée. Je veux voir de nouvelles données: nous attendrons la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs et nous verrons ».

Et de rajouter, « peut-être pouvons-nous attendre les vacances d’été ou plus tard, mais je ne veux pas spéculer ».

Et pourtant, la situation ne montre aucun signe d’amélioration en Allemagne, avec en plus des manifestations des agriculteurs qui paralysent une partie du pays.

Recul de l’inflation

En Suède, elle a chuté à son plus bas niveau depuis la mi-2021, ce qui a suscité l’espoir de voir la Banque centrale changer sa politique, et ce qui a entrainé un recul de la couronne suédoise par rapport à l’euro.

L’inflation a augmenté de 0.6% d’un mois à l’autre en décembre, soit un taux annuel à 2.3% contre 3.6% le mois précédent. Si l’on exclut les prix volatils de l’énergie, l’inflation s’est élevée à 5,3 % contre 5.4%.

Même si la Banque centrale a déclaré qu’elle ne prévoyait pas de baisses de son taux directeur cette année, qui se situe à 4%, ces chiffres ont relancé les spéculations sur des baisses de taux, ce qui explique le reflux de la devise.

Il faut dire que l’économie s’est contractée pendant deux trimestres consécutifs, et que les faillites d’entreprises ont augmenté de 29 % en 2023 par rapport à l’année précédente, atteignant leur niveau le plus élevé depuis la crise financière suédoise du début des années 1990.

Concernant, l’inflation, la Banque centrale avait tablé sur un taux de 2.1% en décembre et de 5.6% hors énergie.

Recul de la production industrielle

La production industrielle a reculé de 0.3% dans la zone euro et de 0.2% dans l’UE en novembre, soit un recul sur an de respectivement 6.8% et 5.8%.

Les plus fortes baisses mensuelles ont été enregistrées en Grèce (-4.1%), en Slovaquie (-4.0%) et en Belgique (-3.8%). Les plus fortes hausses ont été observées au Danemark (+9.1%), en Slovénie (+3.7%) et au Portugal (+3.4%).

Il est toujours intéressant de comparer les données par pays sur un an, car cela reflète de grandes divergences, et de constater que sur un an, la Belgique affiche un recul de 11.6%.

A l’ouverture de Davos

Selon une enquête, menée avant la réunion annuelle de Davos, l’économie mondiale est confrontée à des perspectives de croissance modérées, à des incertitudes liées aux conflits géopolitiques, au resserrement des conditions de financement et à l’impact perturbateur de l’intelligence artificielle.

Quelques 56 % des personnes interrogées s’attendent à un affaiblissement de la conjoncture économique mondiale cette année, en particulier en Europe.

70 % des personnes interrogées s’attendent à ce que les conditions financières s’assouplissent à mesure que l’inflation diminue et que les tensions actuelles sur les marchés de l’emploi s’atténuent.

Je pourrais dire que jusque-là cette enquête ne nous apprend strictement rien, le seul élément intéressant étant que, concernant l’intelligence artificielle, 94 % des personnes interrogées s’attendent à ce qu’elle stimule considérablement la productivité dans les économies à revenu élevé au cours des cinq prochaines années, seulement 53 % prévoient la même chose pour les économies à faible revenu.

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Je vous remercie, M. Keppenne, pour cet article perspicace qui offre une analyse détaillée de la situation économique en Allemagne. Votre approche pour relier les données macroéconomiques aux tendances mondiales est particulièrement informative. Dans ce contexte, comment évaluez vous l’impact des politiques monétaires de la BCE sur la reprise économique de l’Allemagne, notamment en termes d’inflation et de croissance du PIB à moyen terme ?