L’immobilier trinque aux Etats-Unis

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Le ralentissement du secteur immobilier aux Etats-Unis s’amplifie, un des signes positifs pour la FED, mais pas encore suffisant.

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Le ralentissement du secteur immobilier aux Etats-Unis s’amplifie, un des signes positifs pour la FED, mais pas encore suffisant.

Recul dans la construction

Marqué d’abord par un recul de l’indice de confiance des entrepreneurs (indice NAHB) qui poursuit sa folle glissade et qui a atteint son niveau le plus bas depuis juin 2012, si l’on fait abstraction de l’épisode Covid.

Ensuite, les derniers chiffres publiés montrent que la construction de maisons unifamiliales a atteint son plus bas niveau depuis deux ans et demi en novembre. Ces constructions ont chuté de 4.1%, et de nouveau si l’on fait abstraction de l’épisode Covid, il s’agit du niveau le plus faible depuis février 2019.

Cette contraction du marché du logement n’est évidemment pas sans effet sur le PIB et il pourrait amputer ce dernier de 0.7% pour le quatrième trimestre.

Preuve de ce ralentissement,  les permis de construire ont plongé de 11,2 % pour atteindre un taux de 1,342 million d’unités le mois dernier, le plus bas niveau depuis juin 2020.

Et les ventes de maisons existantes sont encore attendues en recul, après une baisse de 5.9% en octobre, elles devraient encore reculer de 5.4% en novembre.

Mais pour autant, et malgré ces fortes chutes, les prix de l’immobilier restent tendus car le marché est structurellement en déficit de biens ce qui entretient les pressions sur les prix au grand dam de la FED.

Vers où va mener l’assouplissement ?

En l’absence de contrôles et surtout de tests, il est désormais impossible de savoir comment évoluent les contaminations en Chine.

Hier, la Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine cette année et l’année prochaine, soulignant l’impact de l’assouplissement soudain des mesures strictes de confinement du Covid-19.

La grande crainte est que les chaînes d’approvisionnement mondiales soient à nouveau perturbées alors que les travailleurs chinois commencent à tomber malades en grand nombre, relançant l’inflation au moment même où les Banques centrales voient des signes qu’elle a enfin commencé à plafonner.

La Banque mondiale table  désormais pour la Chine sur une croissance de 2,7 % cette année et de 4,3 % en 2023, soit un peu moins que ses prévisions de septembre, qui étaient respectivement de 2,8 % et de 4,5 %.

La Banque mondiale n’est d’ailleurs pas la seule à s’inquiéter, le gouvernement japonais dans un rapport mensuel s’inquiète et constate que « si la situation d’infection de la Chine a un impact sur les chaînes d’approvisionnement ou les échanges, cela pourrait également avoir un impact sur l’économie du Japon, comme nous l’avons vu plus tôt cette année ». Ce qui l’a incité à revoir à la baisse ses prévisions de production industrielle.

Retrait des liquidités

Le tout sur fond de début, de frémissement plutôt, de changement de la politique ultra accommodante de la part de la BOJ. Car même si elle s’est engagée à acheter plus d’obligations pour maintenir le taux à 10 ans dans la nouvelle fourchette, ce que teste d’ailleurs le marché, elle pourrait l’année prochaine ralentir ses achats.

Elle viendrait rejoindre ainsi les autres Banques centrales qui ont commencé à réduire la taille de leur bilan et qui ont donc contribué à retirer des liquidités dans les marchés financiers mondiaux.

La première est la FED, qui avec un bilan de 9.000 milliards de dollars, a déjà commencé à réduire la taille de ce dernier à raison de 95 milliards de dollars par mois.

Ensuite, la BCE, avec un bilan de 5.000 milliards d’euros, a annoncé qu’elle allait réduire les réinvestissements mensuels de son programme d’achat d’actifs de 15 milliards d’euros à partir de mars et révisera le rythme de réduction du bilan à partir de juillet.

La BoE a annoncé jeudi passé, avec sa décision de remontée des taux, qu’elle allait vendre pour 9.75 milliards de sterling au premier trimestre 2023 d’obligations qu’elle détient dans son bilan dans le cadre de son programme d’assouplissement quantitatif.

A côté d’un resserrement des taux qui devrait se poursuivre sur la première partie de l’année, les marchés financiers vont aussi dès lors devoir encaisser des retraits importants de liquidités.

Et la BOJ pourrait venir rejoindre les autres Banques centrales si l’on interprète correctement le changement de cap auquel nous avons assisté hier.

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