Une hausse sans précédent

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La BCE a frappé fort et a donc augmenté de 0.75% son taux directeur, ce qui constitue une première depuis son existence et ce qui montre aussi sa volonté de juguler l’inflation.

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La BCE a frappé fort et a donc augmenté de 0.75% son taux directeur, ce qui constitue une première depuis son existence et ce qui montre aussi sa volonté de juguler l’inflation.

Hausse historique donc

La décision de cette hausse de 0.75% a été prise à l’unanimité, ce qui montre que la hausse de l’inflation est un vrai sujet de préoccupation pour la BCE. Et elle ne devrait pas s’arrêter là puisque l’on attend encore des hausses de taux en octobre et en décembre, mais d’ampleur moindre.

Comme l’a souligné Christine Lagarde, « nous avons encore du chemin à faire ». D’autant plus que la BCE a revu à la hausse ses prévisions d’inflation qui est attendue à 8.1% cette année, à 5.5% l’année prochaine et à 2.3% en 2024. On le voit nous sommes encore loin l’année prochaine de l’objectif de la BCE, ce qui renforce le scénario des hausses de taux. Et cette inflation plus élevée interviendra malgré le ralentissement de la croissance, car la BCE ne table plus que sur 0.9% de croissance l’année prochaine dans le meilleure des cas. Mais la BCE n’exclut pas un scénario plus pessimiste qui verrait la croissance reculer de 0.9% l’année prochaine.

Même si hier le titre de mon commentaire était « la norme c’est 0.75% pour le moment », Christine Lagarde a clairement dit que le 0.75% n’était pas la norme pour les prochaines hausses de taux. Le scénario serait donc deux hausses de 0.50% d’ici la fin de l’année, ce qui explique la remontée des taux à 2 ans.

Cette décision a été bien encaissée par les marchés financiers et l’euro s’est légèrement repris alors que les taux se sont tendus sur l’ensemble de la courbe finalement. Il faut dire aussi que la BCE n’a touché qu’à ses taux directeurs et n’a pas évoqué la possibilité de réduire la taille de son bilan, comme le fait déjà actuellement la FED, ce qui aurait eu comme conséquence de voir une tension plus forte sur les taux longs.

Preuves du ralentissement

Aussi bien les prix à la production que ceux à la consommation sont en recul en Chine, signes que le ralentissement de l’économie s’accélère dans un contexte évidemment marqué par les nouvelles mesures de restriction.

En taux annuels, les prix à la production ont augmenté de 2.3% en août contre 4.1% le mois précédent sous l’effet d’un recul de 1.2% d’un mois à l’autre.

Le CPI a lui reculé à 2.5% contre 2.7%, ce qui constitue le niveau le plus faible depuis 18 mois.

Si on veut voir le bon côté des choses, ce recul de l’inflation offre une marge de manœuvre à la Banque centrale pour encore baisser ses taux, ce qui explique pourquoi le taux chinois à 2 ans recule à contrario des taux ailleurs. Mais évidemment cela accentue le différentiel de taux par rapport au dollar ce qui risque de pousser le yuan encore plus bas.

La situation se dégrade

C’est le constat du Bureau du Plan concernant la situation économique en Belgique pour l’année prochaine, sans aller pour autant dans le scénario de la récession.

Si la croissance pour cette année est attendue à 2.6%, pour l’année prochaine le Bureau du Plan ne table plus que sur une croissance de 0.5%. Toutefois, ces prévisions doivent être prises avec prudence, car comme le soulignait Igor Lebrun, Conseiller au Bureau fédéral du Plan , « en juin dernier, nous retenions l’hypothèse d’un atterrissage en douceur de l’économie belge. Avec les turbulences des derniers mois, nous prévoyons maintenant une stagnation de l’économie pendant un semestre. Mais les risques sont importants. Leur matérialisation ou pas dépendra des décisions prises par les autorités européennes et belges ».

Et justement à propos des décisions européennes, les ministres de l’Energie de l’UE se réunissent ce vendredi pour analyser les propositions de la Commission.

Mesures en Grande-Bretagne

Alors que le pays pleure sa Reine, plus que le pays d’ailleurs, tellement elle était appréciée à travers le monde, la Première ministre a annoncé un plafonnement de la hausse des factures d’énergie des consommateurs pendant deux ans, ce qui représenterait un coût de 100 milliards de sterling.

Cela signifie concrètement que la facture énergétique moyenne des ménages serait maintenue à environ 2 500 livres par an pendant deux ans, évitant ainsi la hausse de 80 % prévue en octobre.  Et le gouvernement paiera aux fournisseurs d’énergie la différence entre le nouveau plafond et le prix que les fournisseurs auraient facturé aux clients si cette mesure n’avait pas été mise en place.

Mais évidemment l’ampleur du coût a pesé sur le sterling par rapport au dollar et a entrainé une forte hausse du taux à 10 ans.

Résultat de cette annonce, les prévisions d’inflation ont été revues à la baisse mais cela n’empêchera pas la BOE d’augmenter encore ses taux la semaine prochaine.

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