L’irresponsabilité du monde politique devient effrayante

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Il fallait s’y attendre, mais la déconvenue est plus importante que prévu, l’économie chinoise s’est fortement contractée au deuxième trimestre, ce qui amplifie bien évidemment les craintes d’une forte contraction de l’économie mondiale.

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Il fallait s’y attendre, mais la déconvenue est plus importante que prévu, l’économie chinoise s’est fortement contractée au deuxième trimestre, ce qui amplifie bien évidemment les craintes d’une forte contraction de l’économie mondiale.

Chute de l’économie chinoise

Le PIB en Chine a reculé de 2.6% au deuxième trimestre alors que les prévisions tablaient sur un taux de -1.5%. En taux annuel, le PIB passe de 4.8% au premier trimestre à 0.4% au second, soit un taux pour le premier semestre de 2.5%.

Bien évidemment cette contraction est la résultante de la politique zéro-Covid qui a entrainé des mesures de confinement. Et bien évidemment la crainte est grande que cette politique n’affecte encore la croissance sur la seconde partie de l’année si de nouveaux variants se déclarent.

La levée des mesures de restrictions offre cependant un peu d’espoir d’un second semestre plus engageant. En même temps que la publication des chiffres du PIB, a été publié le chiffre de la production industrielle qui a augmenté de 3.9% en taux annuel contre 0.7% au mois de mai.

De même, les ventes de détail ont progressé de 3.1% en taux annuel contre un recul de 6.7% en mai, reflet de cette levée des restrictions.

Mais ces chiffres ne peuvent masquer le fait que l’objectif d’une croissance de 5.5% pour cette année fixé par le gouvernement semble totalement irréaliste.

Et en écho à cela, j’en parlais hier, et les chiffres ont été confirmé, la Commission européenne a fortement revu à la baisse ses prévisions de croissance et à la hausse celles pour l’inflation. Avec le constat que « une bonne partie des aléas baissiers entourant les prévisions du printemps 2022 se sont concrétisés. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a exercé des pressions à la hausse supplémentaires sur les prix de l’énergie et des matières premières alimentaires. Ces facteurs alimentent les tensions inflationnistes mondiales, érodent le pouvoir d’achat des ménages et suscitent des réactions en matière de politique monétaire plus rapides que prévu. Le ralentissement en cours de la croissance aux États-Unis s’ajoute à l’impact économique négatif de la politique stricte menée par la Chine contre la COVID-19 ». 

Un monde politique irresponsable

Alors que les défis sont énormes, que les enjeux le sont tout autant, le monde politique dans son ensemble a une attitude irresponsable. Une carte blanche publiée hier dans l’Echo signée par 20 économistes lance un cri d’alarme sur l’état de nos finances publiques et je les cite « compte tenu des efforts budgétaires considérables qui nous attendent, le débat politique actuel est franchement irresponsable. Le contexte budgétaire pour le(s) prochain(s) gouvernement(s) est déjà clairement établi: il n’y aura pas de place pour de nouvelles augmentations de dépenses structurelles ou des réductions d’impôts ». 

Je pourrais bien évidemment parler de l’irresponsabilité du monde politique en Grande-Bretagne où Boris Johnson a eu le culot de dire qu’il part la tête haute. Sans parler de la France, où la paralysie guette le pays, et où chaque formation politique n’agit que pour bloquer l’autre.

Et que dire alors de l’Italie où le parti M5S a refusé de voter la confiance au gouvernement ouvrant la porte à une nouvelle crise politique. Mario Draghi a présenté sa démission au Président qui l’a refusé en lui demandant de tenter de former un nouveau gouvernement, ce qui explique que le spread entre le Bund et l’obligation italienne n’a pas trop dérapé.

Avec une dette de 2.500 milliards d’euros, l’Italie pourrait provoquer une crise majeure dans la zone euro et cela au moment même où la BCE est déjà confrontée au risque de fragmentation au sein de la zone euro. Est-ce que la BCE sera le seul rempart contre un élargissement des spreads face à l’irresponsabilité du monde politique italien ?

Les Banques centrales doivent aujourd’hui se focaliser sur l’inflation et éviter qu’elle ne s’installe durablement et ne sont certainement pas là pour pallier aux inconstances du monde politique. Nous avons besoin de mesures pour réduire notre dépendance à la Russie, nous avons besoin de mesures fortes pour réduire notre impact climatique, pas d’une baisse de la TVA, mais des mesures qui montrent une vrai préoccupation de nos gouvernements. Nous avons besoin d’une vision à long terme, d’un vrai projet de société, d’un engagement fort de relever le défi climatique.

Toujours l’inflation

L’inflation demeure en effet le sujet principal de préoccupation des Banques centrales.

Deux chiffres hier parmi d’autres. Celui en Suède qui a augmenté de 1.2% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel à 8.5%, soit son niveau le plus élevé depuis juillet 1991. Ce qui devrait inciter la Banque centrale a poursuivre son resserrement monétaire, alors même qu’elle s’est déjà montrée plus agressive que la BCE.

Le deuxième chiffre est celui de l’indice des prix à la production aux Etats-Unis qui s’est inscrit à 9.1% en juin, soit son niveau le plus élevé depuis novembre 1981. Mais si l’on exclut les éléments volatiles, il a reculé à 6.4% contre 6.7%, ce qui laisse un peu d’espoir d’avoir touché le pic. Pour autant, la FED poursuivra sa politique monétaire agressive dans les prochains mois.  

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