Les risques de stagflation augmentent

Mode Expresso

L’inflation est sur toutes les lèvres, dans tous les propos et rebat toutes les cartes, mettant une énorme pression sur les Banques centrales.

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L’inflation est sur toutes les lèvres, dans tous les propos et rebat toutes les cartes, mettant une énorme pression sur les Banques centrales.

Prévisions de la Banque mondiale

Le Président de la Banque mondiale dans son introduction a écrit « le risque de stagflation est aujourd’hui considérable. Avec une inflation qui évolue actuellement à son plus haut niveau depuis plusieurs décennies dans de nombreux pays et une offre qui devrait croître lentement, il y a un risque de voir l’inflation rester plus élevée plus longtemps ».

Compte tenu de ce contexte, la Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance à 2.9% pour l’économie mondiale pour cette année, soit 1.2% de moins que lors de ses prévisions précédentes.

Inutile de revenir sur les raisons qui expliquent cette forte révision à la baisse, je les bassine assez ces derniers temps.

Dans le détail, selon ce rapport, dans les pays avancés, la croissance devrait fortement décélérer, à 2,6% cette année et 2,2% en 2023 après 5,1% en 2021. Et celle des pays émergents et en développement ne devrait pas dépasser 3,4% en 2022 après 6,6% l’an dernier.

Dernière précision, l’Ukraine devrait voir son activité chuter de 45,1% cette année, et la Russie de 8,9%.

Inquiétudes de Janet Yellen

Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor n’a pas dit autre chose après avoir reconnu s’être trompée sur le côté temporaire de l’inflation.

« Nous sommes actuellement confrontés à des défis macroéconomiques, notamment en ce qui concerne le niveau d’inflation inacceptable, les turbulences liées aux perturbations provoquées par la pandémie sur les chaînes d’approvisionnement et l’impact des perturbations sur l’offre dans les marchés pétroliers et alimentaires résultant de la guerre russe en Ukraine ».

En dehors de la politique monétaire, elle estime indispensable une politique budgétaire appropriée pointant le projet de budget de Biden qui est toujours au point mort.

Réponses des Banques centrales

Après la décision de la Banque d’Australie hier (qui a entrainé une hausse du taux 2 ans à son plus haut niveau depuis juin 2013), c’est au tour, ce matin, de la Banque centrale indienne d’augmenter son taux de 0.50%.

Cette décision était attendue et l’ampleur de la hausse n’a pas surpris comme pour la Banque centrale d’Australie. Elle fait ainsi passer son taux de prêt à 4.90% et devrait rester vigilante face au risque d’inflation, ce qui a encore accentué la hausse du taux à 2 ans.

Autant dire que la pression sur le yen s’est encore accentuée et il faut remonter plus de vingt ans en arrière pour retrouver un niveau aussi faible du yen par rapport au dollar.

Nouvelle tempête ?

Après avoir échappé à un vote de méfiance de son propre parti, Boris Johnson va devoir faire face à la très nette dégradation de l’économie.

Alors même si les indices PMI restent au-dessus des 50, il n’en demeure pas moins qu’ils envoient une image inquiétante. L’indice composite est à son niveau le plus bas depuis février 2021, période où la Grande-Bretagne était encore avec des mesures de confinement.

L’indice des services a connu le plus fort recul d’un mois à l’autre depuis que cette indice existe, soit depuis 1996.

La grande crainte des entreprises est que la hausse de l’inflation ne vienne peser lourdement sur les dépenses des ménages et gripper toute l’économie.

La situation en Grande-Bretagne n’est pas unique, mais le taux d’inflation pourrait atteindre les 10% selon les prévisions de la BOE ce qui fait craindre une récession.

C’est évident qu’en Europe la situation n’est guère plus brillante, comme est venu le rappeler le chiffre des commandes à l’industrie en Allemagne. Pour le troisième mois consécutif, elles ont reculé. Après une baisse de 4.2% en mars, elles ont connu un repli de 2.7% en avril.

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